Le Modélisme : les coulisses du bien aller

À l’appui d’un savoir-faire de plus de 35 ans, c’est donc en prodige du modélisme qu’Agnès Plantegenest excelle aux côtés de Brigitte et François pour ARTIST.

C’est elle qui crée les patronages des vêtements qu’ils ont imaginés. Pour donner vie à l’idée et au croquis, il faut savoir traduire l’allure, les proportions, les volumes, les détails d’un modèle.

C’est tout un art d’interpréter un dessin esquissé à plat pour qu’il devienne tenue cintrée, droite ou à pinces.

Agnès Plantegenest ( en rouge) vérifie ses patronages.

Chaque marque de Prêt-à-Porter possède ses propres bases pour chaque type de vêtement. ARTIST s’appuie sur ses gabarits spécifiques existants et en crée constamment de nouveaux. Et ainsi de suite, chaque fois le dernier exemplaire s’ajoutera aux archives.

En fait, il n’y a pas de règle. Chaque maison les définit en fonction de son style, de sa clientèle. Un 38 dans une gamme pensée pour une cible de 15-25 ans n’est pas coupé comme pour une femme de 30-50 ans. La morphologie varie suivant l’âge, les pays, les modes de vie…

Avoir une large connaissance des matières, de leur composition et par conséquent de leur comportement est une condition sine qua non. Seule une solide expérience textile permet d’intégrer tous les paramètres techniques. Mailles et tissés réagissent différemment. Il est primordial d’en tenir compte dès l’étape du patronage, d’anticiper leurs retraits dans un sens ou dans l’autre par exemple.

Partant de là, les « plans » du prochain pantalon, de la prochaine veste peuvent être réalisés.

Agnès Plantegenest commence toujours son « patron ou gabarit » par les lignes du dos, et sur un 38, taille de référence chez ARTIST. Toutes les découpes sont installées à leur place préétablie suivant la forme souhaitée. C’est à partir du dos qu’on adapte le devant.

Sortie papier d’un morceau de patronage

Plusieurs techniques sont utilisées : celle du « moulage » sur buste avec une toile ; celle de la coupe à plat (construction par tracé géométrique) et enfin en numérique, celle de la modélisation ou conception à l’écran (3D). Ce travail se fait sur « Lectra » un logiciel dédié et leader mondial. À ce stade, toutes les indications indispensables au montage seront précisées : coutures, encolure, manches, position des poches, des boutons, ouvertures…

Une couturière réalise ensuite le tout premier prototype dans le tissu conforme. C’est à l’essayage sur un mannequin « vivant » que toute l’équipe se concerte. Ensemble, ils envisagent des modifications ou des simplifications. C’est le moment où l’on détecte les problèmes du seyant. Si besoin, il y a retouches. Il arrive d’annuler si la mise au point s’avère trop décevante… Et on recommence…

Cette étape demande beaucoup d’exigence pour ajuster, parfaire. Chaque robe, jupe, cardigan révèle sa complexité de par sa fantaisie, ses motifs imprimés placés, son col, ou encore son zip.

Lorsqu’un spécimen est enfin validé, on lui fait subir les tests de lavage.

Pour passer à la phase de fabrication, il est nécessaire de confectionner la plus petite taille soit le 34 ainsi que la plus grande en 48 afin de justement pouvoir approuver la gradation.

Ajoutons fiches techniques et toutes les questions d’efficience (lorsqu’on optimise 75 % d’emploi de tissu, c’est un bon résultat). Ces études et méthodes impactent directement sur les coûts.

Son rôle est déterminant mais Agnès ne semble pas sentir de poids sur les épaules. « Nous sommes constamment dans la précision du geste. J’aime travailler de mes mains ».

ARTIST attache beaucoup d’importance au taillant et perfectionne de session en session son bien aller, à la recherche du meilleur compromis entre esthétique et confort.