Sur la piste d’Anne Brenner

Juste avant la fermeture de la session en cours, ARTIST poursuit l’histoire sur les traces d’Anne Brenner qui a peint la toile « Abruzzes » d’où tout est parti !

Captivée par son parcours de vie, sa démarche artistique et son approche des questions écologiques, l’équipe d ARTIST-la marque a retenu sa peinture singulière qui dialogue avec l’homme et la nature.

« … J’ai trouvé une forme de poésie brute qui conjugue en moi l’exaltation du sauvage et l’apaisement de la contemplation ». AB

Entre origines canadiennes, culture européenne, immersions dans les grands espaces de pays froids ou chauds, toutes ces convergences ont profondément influencé la peintre qui a tant inspiré le thème du moment.

Au tout début, l’artiste a commencé dans les zoos parisiens où elle a travaillé avec l'aide des équipes de soigneurs. Là, elle a obtenu les empreintes de chaque espèce animale : mammifère, reptile, oiseau, poisson, et a représenté un ensemble de travaux réalisés dans un esprit naturaliste.

Après son diplôme de l'École des Beaux-Arts de Paris et une licence en Arts Plastiques de Paris Panthéon Sorbonne, elle est lauréate de la Villa Médicis Hors-les-Murs. Cette bourse lui a permis de résider un an et demi en Afrique où elle a entrepris un projet sur les animaux. C’est ce qui l’a engagée vers son travail actuel.

Quand Anne Gérard, l’artiste qui a collaboré à la précédente collection « Barocco » lui demande :

« Où aimeriez-vous vous perdre ? »

Elle rétorque :

« Me perdre ? J’aime explorer mais pas me perdre. Lorsque je pistais les animaux dans la brousse africaine, je laissais des traces sur les arbres avec ma machette pour retrouver mon chemin ! »

Ce concept sur les traces laissées par les éléphants, les rhinocéros, les hippopotames et les crocodiles, consiste en quoi exactement ?

« Accompagnée par des rangers, j’ai appris à pister ces animaux dans le but d’obtenir leurs empreintes.  Je disposais mes toiles camouflées dans leurs passages les plus récents. Ils laissaient la trace de terre de leurs pas, quelquefois imprégnés des pluies, du soleil et du travail dentelé des termites.

L’animal est l’élément actif du paysage et mes tableaux en restituent un extrait. L’aboutissement pictural reflète le comportement instinctif de la vie brute, fauve, en élément naturel. »

La forêt est l’un des lieux de prédilection pour nourrir son inspiration lorsqu’elle sait qu’y vivent des animaux dangereux comme les loups et les ours. L’animal subreptice donne du relief à chaque bruissement de la forêt et la peur affûte ses sens. Une balade se transforme en aventure.

« Il faut s’engager physiquement pour cavaler dans la jungle ou en montagne, dans les frondaisons, au rythme d’un guide aguerri qui connaît parfaitement le terrain. On saute sur les pierres des pentes escarpées, on fonce tête baissée dans les ronces pour arriver devant chaque caméra cachée sur un arbre. Cette expérience brutale, organique de ces territoires à l’état pur mêlée aux images capturées crée un sentiment de fusion. Nous partageons une alliance entre humains et non humains. »

Capter de nuit la vie secrète des hiboux, des loups, des ours, des daims avec un appareil photo à déclenchement automatique. Puis peindre leur apparition fugace pour témoigner d’un monde parallèle au nôtre. De retour dans son atelier, Anne Brenner exprime à coups de pinceaux sa vision puissante et pénétrante de ces univers occultes.

« Ces photos noir et blanc servent de base à mon travail. Mon procédé comporte plusieurs étapes où je manie la peinture acrylique et le transfert photographique à la manière des monotypes. Je photographie ensuite l’image obtenue tout en établissant un dispositif avec des effets spéciaux pour la fumée et les ombres. » AB.

Anne a souvent exposé dans divers lieux prestigieux, comme ces dernières années au Centre Georges Pompidou, à la Cité des Sciences et des Arts à Paris. D’autres salles d’exposition ont accroché son travail fascinant : le Muséum d'Histoire Naturelle de Grenoble, le Centre d’Art Contemporain de Meymac, l'Abbaye de l'Escaladieu en France. La Royal Academy à Londres ou encore le Photo London Art Fair l’ont également présentée.

« Pour moi, une peinture est toujours le résultat d'une réflexion et d'une succession de hasards que j'utilise. »

 

































Publié par Viviane VGM, Rédactrice du Magazine Artist La marque.

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